Dans cette série d’études, passionnante comme une enquête policière, le propos est clair et efficace : il est de montrer que la fiction narrative a bien un « propre », des caractères spécifiques, des « marqueurs » que la confrontation avec les genres non fictionnels auxquels il lui arrive, sur ces frontières, de se frotter et de se mesurer (Histoire, biographie, autobiographie, récit d’analyse) permet de mieux percevoir, et de mieux décrire – ce que l’auteur fait ici à merveille, en examinant des textes comme ceux de Tolstoï, de Freud, de Proust ou de Thomas Mann. Bien connue en France depuis la publication, en 1981, de La Transparence intérieure, Dorrit Cohn retrouve avec cet ouvrage la place qui est naturellement et éminemment la sienne : celle d’un de nos plus pénétrants critiques et de nos plus lucides théoriciens de la littérature, dont la vaste culture n’a d’égale que la parfaite limpidité de son style.
« Comment distinguer la fiction du récit historique ? Peut-on identifier des marqueurs formels dans un énoncé ? Cohn part des conclusions de nombreux théoriciens à ces questions pour... poser les sienne... » Lire plus