Le Secret Anonyme triestin

Trieste à la veille de la première Guerre mondiale. D’un couple d’intellectuels juifs progressistes, un enfant naît, qui possédera très précocement et pour toujours le don d’analyser, de critiquer, de comprendre avec une acuité exceptionnelle.

Ce don ne le prédispose pas au bonheur. L’histoire de sa vie, qu’il raconte de l’enfance à l’âge adulte en s’attardant surtout sur les années de lycée, sera essentiellement celle d’un grand amour, dont il ne laissera jamais rien paraître à personne, et surtout pas à celle qui en est l’objet : c’est son secret. Une vive intelligence, jointe à la fascination qu’il éprouve dès l’âge de trois ans pour le mot souffrir, à une excessive timidité, à la crainte constante du jugement d’autrui, à une sensibilité exacerbée l’amèneront à s’enliser jour après jour dans une inhibition infiniment douloureuse d’où n’est pas exclue sans doute une certaine jouissance.

Comme si trop réfléchir empêchait d’agir, de parler et d’être heureux, rendait « inapte à la vie ».

Ce bouleversant témoignage, surgi d’une époque déjà lointaine et publié en 1961 par les oins de la fille d’Umberto Saba, a connu en Italie un grand succès.