Rome, juillet 1859 : du fond d’un monastère, une religieuse appelle au secours, car on cherche à l’empoisonner. Ce n’est pas n’importe qui : Katharina von Hohenzollern descend de la famille impériale allemande. Sa plainte auprès de l’Inquisition romaine déclenche un procès qui va mettre au jour des vices et même des crimes inouïs. En effet, depuis des années on vénère comme saintes au monastère de Sant’Ambrogio des religieuses pourtant condamnées autrefois pour « sainteté prétendue ». Visions, exorcismes, bénédictions par le « baiser de la langue », initiations lesbiennes sont pratiques communes, et les « messages venus du Ciel » monnaie courante. Celles qui doutent sont éliminées, et de la pire façon : l’empoisonnement.
Au cœur du système pervers, une jeune et belle religieuse dont la séduction et l’ambition dévorante emportent tout sur leur passage, y compris les confesseurs jésuites du monastère. À l’arrière-plan, mais directement concernés, des théologiens, des cardinaux de la Curie romaine et le pape Pie IX lui-même, engagés à la fois dans un combat politique pour conserver les États pontificaux et dans une lutte interne pour assurer le pouvoir absolu – « infaillible » – du pape dans l’Église.
Un « polar » exceptionnel et pourtant vrai, dont les « pièces à conviction » ont été retrouvées par hasard dans les archives de l’Inquisition romaine, qu’elles n’auraient jamais dû quitter.
Né en 1959, Hubert Wolf est professeur d’histoire de l’Église à l’université de Münster en Allemagne. Auteur de nombreux ouvrages (dont, en français, Le Pape et le Diable, CNRS Éditions, 2009), honoré par plusieurs prix (dont les prix Leibniz et Gutenberg), il travaille notamment sur les archives de la Congrégation pour la Doctrine de la foi, ouvertes aux chercheurs par le pape Jean-Paul II en 1998.
Traduit de l’allemand par Jean-Louis Schlegel