Pour être de son temps, l’amoureuse du XXIe siècle doit-elle s’en tenir à la recherche d’un éros léger, sans entrave et sans conséquence ? Lorsqu’elle n’y parvient pas, doit-elle consentir à laisser sa passion aux mains de ceux qui n’y voient qu’un dysfonctionnement neuro-cognitif ? À l’envers de ces visions réductrices de l’expérience amoureuse, le cinéma nous en révèle la valeur initiatique.
Avec Virgin Suicides (S. Coppola), La Vie des autres (F. Henckel von Donnersmarck) et Mulholland Drive (D. Lynch), Clotilde Leguil nous dévoile le making-of des amoureuses. Au cours de leur voyage, Lux, Christa et Diane, les héroïnes de ces films, se perdent dans un monde étrange où rien n’était écrit comme elles s’y attendaient. Si l’une nous apprend que l’expérience de la « première fois » ratée peut confronter une jeune fille à une angoisse indicible, l’autre nous révèle en quel sens l’amour peut devenir un lieu de résistance à la déshumanisation totalitaire, et la troisième nous confronte à la signification dernière de la recherche du secret de la féminité.
L’expérience amoureuse, à travers la destinée de ces trois héroïnes de notre temps, se donne alors comme un passage secret vers la connaissance de soi.
Clotilde Leguil est philosophe et psychologue. Elle a contribué à L’Anti-livre noir de la psychanalyse, sous la direction de Jacques-Alain Miller (Seuil, 2006), et est l’auteur de La Pensée éthique contemporaine (avec J. Russ, coll. « Que sais-je ? », PUF, 2008).
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