Sur les trente-huit carnets de dessins laissés par Degas, vingt-neuf ont été légués en 1920 au département des Estampes de la Bibliothèque nationale de France par son frère, René de Gas. Fourmillant de dessins et d’observations diverses, ces carnets, simples cahiers d’étudiant ou carnets de poche, nous permettent de comprendre quels sont les artistes qui l’ont influencé et de suivre les projets d’un artiste en perpétuelle ébullition.
Ingres donne un jour ce conseil à Degas qui n'a alors que vingt ans et lui exprime son désir de devenir peintre : « Faites des lignes, jeune homme, faites des lignes ; soit de souvenir, soit d’après nature, et vous serez un bon artiste. » Leçon décisive. Jamais Degas n’aura oublié ce commandement et jamais il n’aura cessé de dessiner. Des dizaines d’années plus tard, il se désole encore : « Ah ! la couleur on se tire toujours d’affaire, mais la ligne, comme c’est difficile, toujours. »
Feuilleter ces Carnets de Degas, quand bien même ils ne sont pas datés, c’est, de page en page, voir les signes de ce qu’aura été pendant des années sa quête, de ce qu’aura été son inquiète exigence quand, dans un musée, il aura « affronté » le chef-d’œuvre d’un maître, comme lorsque, tout à coup dans la rue, il aura voulu surprendre une attitude, une expression. De la note au croquis, de la première idée à l’ébauche, ce sont toutes les «variations» du dessin qui sont mises en évidence dans cet ouvrage.
« Par le biais de la fidèle employée de Degas, Zoé, nous rencontrons Degas au crépuscule de son existence. On devine un homme brillant, au caractère bien trempé qui vit pour son art et pour admirer les ... » Lire plus