« Stresemann a fendu l’armure et s’est laissé découvrir, avant même de parler. Cela plaît à Briand. La falaise abrite donc un cœur. Ça palpite au dedans. Avec un tel homme, on peut échanger, chercher un terrain d’entente, mettre en confiance. L’atmosphère se détend d’un coup. Une seule phrase et un rire ont lancé le mouvement. On va pouvoir commencer à écrire l’Histoire. »
Octobre 1925 sur les rives enchanteresses du Lac Majeur. Louise, une jeune Française réfugiée en Suisse au début de la première guerre mondiale pour avoir aimé Hans, un Allemand dont elle a eu un enfant, arrive à Locarno comme correspondante du Courrier de Genève. Comme d’autres journalistes venus des quatre coins d’Europe, elle espère que la conférence diplomatique réussira à instaurer une paix durable. Elle espère aussi apprendre ce qu’est devenu Hans, porté disparu. Mais les négociations s’avèrent diffi-ciles. Le Français Aristide Briand, épaulé d’Alexis Léger (alias Saint-John Perse), et l’Allemand Gustav Stresemann vont devoir inventer un art de la paix.
Christine de Mazières, née dans une famille franco-allemande, est magistrate. Elle a publié deux romans, Trois Jours à Berlin (2019) et La Route des Balkans (2020), aux éditions Sabine Wespieser.