Louis XIV était un homme comme les autres, mais les moyens financiers et les trésors d’attention que le gouvernement français consacra à son image publique lui donnèrent la stature d’un dieu. Dans ce livre captivant, un historien de réputation mondiale fait l’inventaire des représentations de Louis XIV en son temps et montre comment la fabrication de l’image du roi éclaire les rapports de l’art et du pouvoir.
Les images de Louis XIV, c’étaient des centaines de peintures à l’huile et de gravures, environ trois cents médailles frappées pour commémorer les événements majeurs du règne, des sculptures et des bronzes, mais aussi des pièces de théâtre, des ballets (au cours desquels le roi lui-même se montrait parfois sur scène), des opéras, des odes, des sermons, des journaux officiels, des histoires officielles, des feux d’artifices, des fontaines et des tapisseries. A partir d’une analyse de ces représentations et des sources documentaires qui sont parvenues jusqu’à nous, Peter Burke montre l’effort conscient pour « inventer » l’image du roi et révèle comment la supervision de cette entreprise fut confiée à un comité, qu’on appelait la « Petite Académie ».
Cet ouvrage n’est pas seulement une fascinante étude chronologique des mécanismes de la fabrication de l’image d’un roi tout au long d’un règne de soixante-dix ans, c’est aussi une recherche sur la propagande et la manipulation des médias. Et Burke conclut en comparant et en opposant l’image publique de Louis XIV à celles d’autres dirigeants, de l’empereur Auguste aux présidents américains d’aujoud’hui.