Au début du premier récit, il y a ce nuage atomique qui s'élève dans le Pacifique sud. Des marins regardent, sidérés, lorsque soudain le vent tourne, et le souffle tiède de cet événement sans nom passe au-dessus d'eux, les traverse. Mais ils n'en parleront pas, car le nuage nucléaire, c'est l'indicible même.
Dans le second récit, un chien monté à bord depuis longtemps porte le nom d'un homme : Giovanni. C'est le nom de son ancien maître. Sa couchette appartient désormais au chien qui devient une sorte de personnage sacré sur le navire, à travers lequel se manifeste le besoin de consolation des hommes. Et c'est encore de consolation que parle la troisième nouvelle : histoire d'un père et d'un fils, qui rappelle d'autres histoires de père et de fils, dans la lignée de ces bouleversants dialogues auxquels nous a habitués Hubert Mingarelli.
Hubert Mingarelli s'est engagé à dix-sept ans dans la Marine nationale. Il a servi dans le Pacifique lors des essais nucléaires français. Il est l'auteur d'une douzaine de livres parmi lesquels Une rivière verte et silencieuse, La Dernière Neige, La Beauté des loutres, Hommes sans mère. Il a obtenu le prix Médicis 2003 pour Quatre Soldats.
« C'est le roi de la chute. Trois nouvelles pour un roman, trois moments de la vie d'un jeune engagé dans la marine, ceux de la déconvenue, du retour sur la terre des hommes. Trois moments étirés à l'ex... » Lire plus