Le volume que vous tenez entre les mains n’est pas un livre comme les autres. Dans la composition reproduite ici, il a été imprimé clandestinement au cours de l’été 1943. Diffusé dans une France occupée, il consistait simplement en huit pages recto-verso, pliées et non reliées. Un tract. Un cri de colère.
« Où allons-nous ? » demande Georges Bernanos. Depuis le Brésil, où il s’est exilé en 1938, le romancier a observé avec angoisse le saccage nazi de toutes les valeurs. Il a pressenti que celui-ci risquait de produire son souffle destructeur au sein des sociétés européennes longtemps après la victoire alliée. Qu’il s’agisse de la trahison des classes dirigeantes « emportées par leur mépris et la haine du peuple », du machinisme, de l’État total, de l’empire de l’argent, de la dictature anonyme ou de « l’immense appareil législatif et administratif » qui s’est mis en place pendant la guerre, l’écrivain aux dons de prophète a vu que l’humanité ne retrouverait pas ce qu’elle avait perdu — ou qu’elle le retrouverait sous une forme méconnaissable. Un texte saisissant.
Romancier, journaliste et pamphlétaire, Georges Bernanos, né en 1888 à Paris, dénonça violemment la tentation des fascismes. Exilé au Brésil pendant la guerre, il rentre en France à la Libération et meurt en 1948. Durant sa vie, il s'essaye à tous les styles : romans, essais, nouvelles et même théâtre.
« Quelle actualité pour ce court texte imprimé clandestinement en 1943 !!! Diffusé dans une France occupée dans les "Cahiers du Témoignage chrétien", écrit depuis le Brésil où l'auteur s'est exilé depui... » Lire plus