Durant quelques décennies, tirant les leçons de la Dépression des années 1930, on avait mis en place des institutions et des politiques économiques qui avaient fait disparaître les crises récurrentes du capitalisme. Mais, depuis les années 1980, des crises financières de plus en plus graves se sont succédé. Celle de 2008 a mené le système financier au bord de l’effondrement et provoque à présent une récession dans les économies capitalistes. Pourquoi ces catastrophes que l’on croyait révolues reviennent toujours ? Krugman, dans le style limpide qui a fait sa renommée mondiale, nous explique les ressorts de cette fatalité et comment lui échapper. Il démontre l’insuffisance des explications par les mauvaises pratiques et les erreurs de gestion d’un système qui resterait en lui-même incontestable. Il met au jour une crise du système lui-même, de sa logique fondée sur la libre circulation des capitaux et la valorisation du capital, alors qu’une prospérité durable suppose de donner la priorité à la satisfaction des besoins du plus grand nombre et de distribuer équitablement le pouvoir d’achat à cet effet. Krugman, comme Keynes dans les années 1930, souligne ici la raison fondamentale du retour des crises, en dépit de toutes les expériences passées : l’incapacité à en tirer vraiment les leçons, à laisser les faits mettre en question des doctrines libérales erronées.
Paul Krugman, professeur au MIT, prix Nobel d’économie 2008, a une solide réputation dans le monde pour ses travaux en économie internationale, mais aussi, depuis les années 1990, pour ses essais grand public ( La mondialisation n’est pas coupable, La Découverte, 1998, L’Âge des rendements décroissants, Economica, 2000), traduits dans de nombreux pays. Les droits du présent ouvrage ont déjà été cédés en Allemagne, Espagne, Grèce, Corée, Japon, Brésil, Chine populaire, Taiwan, etc.