Ce volume est consacré en son entier à mettre à l'épreuve la théorie de la narrativité exposée par la première partie de Temps et Récit, dans la région non plus du récit historique mais, cette fois, du récit de fiction.
Analyser ce qu'est la configuration du temps dans et par le récit de fiction, tel sera donc ici l'objet : qui mènera des métamorphoses passées et récentes de l'opération de mise en intrigue, aux modèles de "logique" du récit proposés par les divers structuralismes, aux jeux avec le temps ouverts par la dialectique de l'énonciation et de l'énoncé, enfin à l'ouverture de la fiction sur des mondes imaginaires dans lesquels le temps lui-même est devenu l'enjeu principal.
Ce sera la tâche du dernier volume de tenir les promesses formulées au début et de tenter de dire comment récit historique et récit de fiction concourent, en dépit de dissymétries, à refigurer en commun une expérience phénoménologique du temps dont le caractère foncièrement aporétique a été reconnu dès le départ.
Comment l'art immémorial de raconter apporte une réponse "poétique" à ces apories, voilà la question qui demeure à l'horizon de toutes les analyses ici présentées.
« Pour ce troisième tome, Ricoeur passe la seconde. Opposant Aristote à Saint-Augustin (encore), puis Husserl à Kant, et Heidegger à lui-même, il conclut à l'impossibilité de décrire le temps d'une mani... » Lire plus