En 1997, pour le centenaire de sa mort, la sainte sans doute la plus populaire et la plus aimée du XXe siècle a connu son apothéose : elle a été proclamée « docteur de l’Église », rejoignant ainsi la cohorte des plus grands. Mais quelle fut donc sa « doctrine » ? Elle n’a jamais employé ce mot. Pas plus qu’elle n’a parlé de l’enfance spirituelle et qu’elle ne justifie les images infantiles et la mièvrerie dont on l’a accablée, à commencer par ses plus proches. Que de scories, de surcharges, mais aussi d’oublis à son sujet depuis un siècle !
C’est pourquoi, dans ce livre très neuf, Jean-François Six a voulu refaire minutieusement le parcours complet du combat spirituel de Thérèse. Et, très vite, on s’aperçoit qu’on a affaire à une forte personnalité religieuse et humaine, une personnalité créatrice, qui transforme ou remodèle les traditions héritées, s’abandonne progressivement à l’amour et non plus à la crainte, entre dans une prodigieuse intelligence de la vie trinitaire de dieu, manifeste une liberté spirituelle inouïe au sein d’un milieu confiné dans la dévotion doloriste.
La « Voie » de Thérèse, ce n’est pas l’ « enfance spirituelle », mais la présence de l’Amour Trinitaire la plus grand au cœur de ce qui est petit, éprouvé, abandonné.