Lors du décès d'une tante sans descendance, Annette Wieviorka réfléchit aux traces laissées par tous les êtres disparus qui constituent sa famille, une famille juive malmenée par l’Histoire. Il y a le côté Wieviorka et le côté Perelman. Wolf, l’intellectuel yiddish précaire, et Chaskiel, le tailleur taiseux. L’un écrit, l’autre coud. Ils sont arrivés à Paris au début des années 1920, en provenance de Pologne. Leurs femmes, Hawa et Guitele, assument la vie matérielle et celle de leurs enfants.
Dans un récit en forme de tombeaux de papier qui font œuvre de sépultures, l’historienne adopte un ton personnel, voire intime, et plonge dans les archives, les généalogies, les souvenirs directs ou indirects. Par ces vies et ces destins recueillis, on traverse un siècle cabossé, puis tragique : d’abord la difficile installation de ces immigrés, la pauvreté, les années politiques, l’engagement communiste ou socialiste, le rapport complexe à la religion et à la judéité, puis la guerre, les rafles, la fuite ou la déportation – Paris, Nice, la Suisse, Auschwitz – et enfin, pour certains, le difficile retour à la vie marqué par un autre drame.
Tout l’art consiste ici à placer le lecteur à hauteur d’hommes et de femmes désireux de bonheur, de joie, de liberté, bientôt confrontés à l’impensable, à l’imprévisible, sans certitudes ni connaissances fiables au moment de faire des choix pourtant décisifs. C’est ainsi que des personnages très attachants et un monde disparu retrouvent vie, par la grâce d’une écriture sensible et précise.
Directrice de recherche honoraire au CNRS, Annette Wieviorka est une spécialiste mondialement reconnue de l’histoire de la Shoah. Elle a notamment publié au Seuil Auschwitz expliqué à ma fille (1999), 1945. La Découverte (2015) et récemment, aux éditions Stock, Mes années chinoises (2021).
Annette Wieviorka marque la rentrée littéraire par un superbe travail de mémoire sur sa propre famille.
Un bouleversant mémorial érigé à la mémoire des siens.
L’historienne française Annette Wieviorka offre à ses aïeux d’origine polonaise une sépulture de papier pour les arracher à l’oubli. Un hommage vibrant qui retrace l’exil et la quête d’appartenance.
Un tourbillon narratif brillant.
Un exercice virtuose d’ego-histoire.
Ce livre est bien plus qu'un hommage, c'est un accomplissement.
Depuis des décennies, Annette Wieviorka a dédié son travail d’historienne à l’histoire de la Shoah et au devoir de mémoire, donnant à comprendre l’impensable. Dans ce nouveau livre, elle poursuit cette recherche mais elle la place sur le terrain de l’intime avec cette « autobiographie de sa famille ». [...] D’un récit personnel, détaillé, chronologique et passionnant, elle fait pourtant un texte universel qui résonne d’autant plus fort qu’il se lit aujourd’hui à la lumière d’une Europe bousculée par des tensions économiques et une guerre pas si lointaine.
« Historienne mondialement reconnue pour ses travaux sur la Shoah, Annette Wieviorka s'attache pour la première fois à enquêter sur sa famille. Le décès d'une tante sans descendance est le déclencheur ... » Lire plus
« C'est un livre témoignage, ou la biographie des deux lignées paternelle et maternelle de l'auteure. L'aboutissement d'une recherche colossale parmi les récits familiaux (quelques photos et documents r... » Lire plus
« Nous devrions toutes et tous lire "Tombeaux" d'Annette Wiovorka. La grande historienne se penche avec humilité et énormément d'affection sur l'histoire de sa famille et dresse un portrait et offre une... » Lire plus