Après vingt ans de silence, Augusto Roa Bastos lance un magistral défi littéraire au personnage de Christophe Colomb et à l’entreprise qui a changé le monde. En mêlant fable et histoire, fiction et réalité, le moi intime de l’Amiral et la polyphonie de chroniqueurs apocryphes, le narrateur nous invite à quitter le temps pour entrer dans un formidable roman d’aventures : celle de Colomb narrée comme un unique voyage, celle du pilote anonyme pré-découvreur des Amériques, celle d’un monde contemplé à l’envers, celle, enfin, du langage qui, de Cervantes à Shakespeare, de Valéry aux écrivains latino-américains modernes, permet à Augusto Roa Bastos de bâtir une « fiction impure », l’écriture du mythe.
Veille de l’Amiral, comme Moi, le Suprême et Fils d’homme, s’impose d’emblée comme l’un des très grands textes de la littérature latino-américaine. C’est lorsque toutes les histoires semblent épuisées que surgissent les écrivains indispensables. Augusto Roa Bastos est de ceux-là.