Né en 1963, à Limoges, Eric Faye est l'auteur de romans, récits de voyages, récits et nouvelles. En 2010, il reçoit Le Grand Prix du roman de l'Académie française pour Nagasaki, traduit dans une vingtaine de langues. En 2012, il est lauréat de la Villa Kujoyama à Kyôto, une expérience transcrite dans un journal, Malgré Fukushima.
Il suffit de traverser la rue
En savoir plusPlus pince-sans-rire que jamais, Éric Faye dresse un réquisitoire pour le moins mordant de l’Occidental des classes moyennes. Entre Buster Keaton, Kafka et La Boétie, un traité du vain combat aussi impitoyable qu’un miroir.
Eric Faye qui excelle aussi dans le fantastique peut pourtant se contenter du réel pour faire apparaître à la fois l'absurdité des situations et le mécanisme implacable de l'asservissement volontaire cher à La Boétie. Et faire de ce roman une sorte de vade-mecum pour notre univers mondialisé.
Le style incomparable de l'expérimenté Éric Faye puise à toutes ses ressources pour proposer une galerie de personnages si bien observés, aux patronymes que Jouhandeau n'aurait pas reniés.
Dans ce petit théâtre de la cruauté, Eric Faye met en scène avec maestria ce que Hobbes nommait « la guerre de tous contre tous ». Soit l'état naturel de l'homme.
Éric Faye nous invite à suivre le calvaire d’un rêveur pris dans l’engrenage implacable d’une machine à broyer. Caustique, humoristique et désenchanté.
Très drôle, enlevé, implacable, Il suffit de traverser la rue se vit à hauteur de salarié de classe moyenne, paralysé dans la mâchoire du grand reptile, à peine taraudé par sa mauvaise conscience.
Eric Faye est un romancier qui aime débusquer l’absurde et le fantastique dans le quotidien.
Chacun, en observant les tribulations professionnelles d'Aurélien Babel, se regardera. Pas sûr que ce miroir soit très flatteur, certain qu'il est nécessaire. Un grand texte à lire et faire lire pour changer le monde !
On sort de cette lecture abasourdi par les vies brisées et parfois reconstruites de toutes pièces pour ces personnages qui n’auraient pas dû croiser le chemin des agents de la Corée du Nord. L’écriture à la fois distanciée et malgré tout empathique traduit un regard stupéfait et hypnotique sur des événements qui nous dépassent.
Un grand livre.
« Aurélien Babel, cinquante sept ans, fait partie de la classe moyenne. Il est journaliste dans un grand groupe de presse mondialisé. Nous allons suivre son parcours, des prémices du plan social qui le ... » Lire plus
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